Simple et rapide à obtenir, MaPrimeRénov’ a été mise en place le 1er janvier 2020. Elle est destinée aux ménages qui souhaitent réaliser la rénovation énergétique de leur logement. Avec son montant fixé selon la nature des travaux et l’habitation, cette aide a pour vocation d’être juste et claire. Quels sont les travaux éligibles à MaPrimeRénov’ ? C’est ce que vous allez découvrir dans ce guide.
MaPrimeRénov’, une aide de l’État pour votre rénovation énergétique
Cette aide consacrée à la rénovation énergétique des logements est une fusion des aides de l’Anah et de l’ancien CITE (Crédit d’impôt pour la Transition Énergétique). Son but est d’éliminer les passoires thermiques ou les bâtiments très énergivores et d’inciter les Français à effectuer des travaux d’efficacité énergétique dans leur logement.
En vous encourageant à réduire votre facture d’énergie et à améliorer votre confort thermique, l’état envisage de répondre à des enjeux économiques, sociaux et environnementaux. MaPrimeRénov’ est accessible aux propriétaires et aux copropriétés de logements qui ont été construits depuis 15 ans au moins. Cette aide de l’État concerne les logements utilisés comme résidence principale et permet de financer des travaux pour une meilleure performance énergétique des habitations.
Si vous avez des revenus modestes ou très modestes, vous pouvez prétendre au dispositif MaPrimeRénov’. Toutefois, il faudra faire réaliser les travaux d’efficacité énergétique par une entreprise labellisée RGE (Reconnue Garante de l’Environnement). Le montant de l’aide est forfaitaire et varie en fonction des revenus du ménage ainsi que du gain écologique permis par les travaux.
De leur côté, les plafonds des ressources sont répartis en quatre profils ou couleurs, selon les divers niveaux de revenus. On distingue donc MaPrimeRénov’Bleu, MaPrimeRénov’Jaune, MaPrimeRénov’Violet et MaPrimeRénov’Rose. Il existe en outre un dernier profil MaPrimeRénov’Copropriété qui a été mis en place pour fixer les barèmes de l’aide quand les travaux sont effectués par les copropriétés.
Un montant de prime correspond à chaque profil selon la nature des travaux entrepris. Vous pouvez utiliser un simulateur en ligne, à l’instar de celui disponible sur le site laprimeenergie.fr, pour calculer les aides financières auxquelles vous avez droit pour votre projet de rénovation énergétique. L’opération est gratuite et dure deux minutes seulement.
Les travaux d’isolation thermique concernés par cette aide
Un logement mal isolé comporte plusieurs ponts thermiques qui laissent entrer la chaleur et la fraîcheur. Ainsi, en subissant les hivers rudes et les canicules d’été, vous êtes obligés d’utiliser excessivement le chauffage ou la climatisation. Cette habitude rend votre habitation moins confortable et plus énergivore.
L’isolation d’un logement permet de limiter les déperditions thermiques et ainsi de réaliser des économies d’énergie considérables. Ce sont d’ailleurs des travaux à prioriser si vous souhaitez améliorer la performance énergétique de votre logement. MaPrimeRénov’ prend en charge les travaux d’isolation suivants :
- l’isolation des murs par l’intérieur et par l’extérieur,
- l’isolation des rampants de toiture ou des plafonds de combles,
- l’isolation des parois vitrées (en remplacement d’un simple vitrage),
- l’isolation des toitures-terrasses,
- la protection des parois vitrées contre le rayonnement solaire (uniquement en Outre-mer).
Il s’agit des principaux endroits d’une maison par lesquels les déperditions de chaleur ont lieu. L’isolation de son logement représente un budget conséquent, les prix varient de 20 à 200 euros par m² en fonction de l’isolant choisi et du lieu. Heureusement, MaPrimeRénov’ peut prendre en charge tout ou partie des frais.
Elle vous permet de changer de système de chauffage
Vous pouvez aussi bénéficier de MaPrimeRénov’ pour diminuer les frais liés à l’installation de votre nouveau chauffage. En fonction de vos revenus, la prime peut couvrir jusqu’à 90 % du montant des travaux indispensables pour passer à un système plus écologique. Mais, quels sont les systèmes de chauffage éligibles à l’aide financière de l’État MaPrimeRénov’ ? Il s’agit notamment des équipements suivants :
- la poêle et la chaudière à bois ou à granulés,
- le foyer fermé et l’insert à bûches ou à granulés,
- la chaudière bois à alimentation manuelle,
- le système de chauffage solaire combiné,
- le poêle à granulés et la cuisinière à granulés,
- la partie thermique d’un équipement PVT eau,
- le raccordement à un réseau de chaleur et/ou de froid.
Le montant de la prime dépend de l’équipement choisi et de votre niveau de revenus. Toutefois, des critères techniques sont définis pour chaque type de chauffage. Si vous souhaitez faire plusieurs types de travaux, sachez que le montant total de cette aide ne dépasse pas 2000 euros pour un foyer sur une période de 5 ans.
Vous avez la possibilité de cumuler MaPrimeRénov’ avec d’autres aides financières à la rénovation énergétique comme la prime Effy, l’éco-prêt à taux zéro, le chèque énergie et Action logement. Le montant des aides cumulées ne doit pas excéder 75 % du coût total TTC des travaux pour les foyers aux revenus modestes et 90 % pour les foyers aux revenus très modestes.
L’installation d’un chauffe-eau plus écologique grâce à MaPrimeRénov’
L’alimentation d’une maison en eau chaude sanitaire (ECS) est primordiale pour améliorer sa performance thermique. Grâce aux énergies renouvelables, on peut donc répondre à l’essentiel des besoins en ECS d’un ménage. En optant pour une énergie gratuite et renouvelable, vous pouvez diminuer considérablement ce poste de dépenses malgré l’utilisation d’un chauffage d’appoint.
Vous dépendez moins des énergies fossiles polluantes qui émettent beaucoup de gaz à effet de serre. Les aides financières permettent de couvrir la totalité ou une partie des frais de remplacement d’un chauffe-eau. Les chauffe-eau éligibles à MaPrimeRénov’ sont le chauffe-eau thermodynamique et le chauffe-eau solaire.
Le modèle thermodynamique capte les calories de l’air ambiant pour les restituer sous forme d’eau chaude sanitaire à travers un ballon. Ce système doté de ballon et de pompe à chaleur utilise alors une énergie gratuite et renouvelable (l’air). Pour garantir une meilleure performance, il est conseillé d’installer le chauffe-eau thermodynamique dans une pièce bien ventilée avec une superficie minimale de 10 mètres carrés. Il est souvent plus cher que le modèle électrique et coûte en moyenne 1 500 euros pour le plus petit ballon (200 L) auxquels vous devez ajouter les frais d’installation. Le dispositif MaPrimeRénov’ permet de bénéficier d’une aide allant de 400 à 1 200 euros, selon les ressources, pour l’installation d’un chauffe-eau thermodynamique.
Le chauffe-eau solaire permet quant à lui de stocker et d’utiliser l’énergie solaire pour chauffer le ballon d’eau chaude. On place sur le toit des panneaux solaires dotés de capteurs qui récupèrent et absorbent l’énergie des rayons du soleil qui se transmet à un fluide caloporteur pour alimenter le ballon d’eau.
Dans les régions à faible ensoleillement, un système d’appoint sera indispensable pour garantir une plus grande capacité de chauffage. Pour l’installation d’un chauffe-eau solaire, l’État octroie des primes allant de 2 000 à 4 000 euros, en fonction des revenus.
MaPrimeRénov’ et l’audit énergétique
L’audit énergétique permet de connaître le niveau de performance énergétique et thermique d’un appartement ou d’une maison individuelle. Lors de ce diagnostic, on peut examiner un certain nombre d’éléments comme le niveau d’isolation thermique du bâti, le système de chauffage, le système de production d’ECS, etc.
Cette opération garantit un état des lieux général et précis du bâtiment (ses installations, ses sources de déperdition…). L’audit énergétique est une aide précieuse qui permet de cibler les travaux prioritaires pour réduire les pertes d’énergie, tout en augmentant la valeur de votre logement. Avec MaPrimeRénov’, cette opération nécessite d’être effectuée par un auditeur professionnel RGE. Il existe principalement deux types d’audit :
- l’audit énergétique réglementaire,
- l’audit énergétique incitatif.
Pour rappel, l’audit énergétique est obligatoire depuis le 1er avril 2023. Il doit être réalisé avant la vente d’un bien classé F ou G au DPE. L’audit énergétique incitatif se fait dans le cadre d’une rénovation performante et c’est l’unique bilan éligible à MaPrimeRénov’. Soulignons que depuis le 1er avril 2023, on peut utiliser un audit réglementaire à la place de l’audit incitatif, lorsqu’on se lance dans un projet de rénovation globale.
Le montant de MaPrimeRénov’ dépend de la nature du diagnostic et de la couleur du profil. Seuls les profils violet, jaune et bleu peuvent bénéficier de l’aide de l’Anah dans le cadre d’un audit énergétique. La prime varie de 300 à 500 euros.
Qu’est-ce qui va changer en 2024 à propos de cette aide ?
L’enveloppe destinée à MaPrimeRénov’ passera à 5 milliards en 2024. L’État a pour ambition d’atteindre 200 000 rénovations thermiques d’ici l’année prochaine. À partir de janvier 2024, trois grands changements sont attendus :
- prioriser le financement de rénovations globales de grande ampleur,
- installer des solutions décarbonées dans les foyers,
- proposer un meilleur accompagnement au parcours de rénovation.
En 2024, pour bénéficier des aides financières, les travaux de rénovation énergétique devront permettre de gagner au minimum deux postes en isolation et un en ventilation. Ainsi, pour encourager les ménages à se lancer, l’Anah proposera aux propriétaires de passoires énergétiques qui souhaitent réaliser des travaux d’ampleur un taux de prise en charge allant jusqu’à 90 % pour les ménages modestes.
Le deuxième volet de MaPrimeRénov’ 2024 vise le remplacement des chaudières énergivores par des solutions décarbonées comme les pompes à chaleur air-eau et les dispositifs géothermiques. Le montant de cette prime va augmenter de 1 000 euros à 2 000 euros, en fonction des revenus des foyers concernés.
Enfin, notons que tous les demandeurs doivent solliciter impérativement Mon Accompagnateur Rénov’ pour le suivi des travaux et la constitution des dossiers. Ce service d’accompagnement sera financé à 100 % pour les ménages aux revenus très modestes et à 80 % pour les revenus modestes. Les foyers aux revenus intermédiaires bénéficieront d’un financement à hauteur de 40 % (20 % pour les revenus supérieurs). Le montant sera plafonné à 2 000 euros, mais pourra atteindre 4 000 euros dans certains cas spécifiques.