Quels verres de lunettes ou quelles lentilles quand la vue baisse ?

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verres de lunettes quand vue baisse

C’est insidieux, n’est-ce pas ? Ce petit flou qui s’installe doucement, comme un brouillard matinal qui ne semble jamais vouloir se dissiper. Vous vous dites peut-être que c’est la fatigue. Ou encore que c’est la lumière de l’écran, ou que vos yeux ont simplement besoin d’un peu de repos. Et pourtant, jour après jour, vous sentez que quelque chose ne va pas. C’est là que je vous pose la question fatidique : et si votre vue était en train de baisser ?

Ce phénomène, bien plus fréquent que vous ne le pensez, peut être difficile à repérer. Nos yeux, ces merveilles naturelles, s’adaptent constamment pour compenser les changements de perception, et donc faiblissent peu à peu au cours du temps. Résultat ? On se retrouve à plisser les yeux sans s’en rendre compte, à tendre le bras plus loin pour lire un message ou à monter la luminosité de son écran comme si cela allait magiquement résoudre le problème. Mais il arrive un moment où les petites astuces ne suffisent plus. Alors, comment savoir si votre vue décline ?

Les lunettes de vue : tout n’est pas qu’une question de correction

lunettes astigmates

Quand on parle de verres correcteurs, on pense automatiquement que tout se résume à la correction des dioptries. Pourtant, chaque verre de lunettes a sa petite touche spéciale, son unique super pouvoir. La myopie, par exemple, c’est ce trouble de la vision où vous voyez flou de loin, mais vous avez encore la possibilité de lire l’étiquette de votre shampoing sous la douche sans trop de difficulté. Dans ce cas, on choisit des verres concaves, aussi appelés « négatifs ». Leur mission ? Dévier la lumière de façon à ce qu’elle converge correctement sur votre rétine.

En revanche, si vous êtes hypermétrope, c’est l’inverse : tout ce qui est près se transforme en une brume floue, alors que vous pouvez lire les panneaux à l’autre bout de la rue. Ici, ce sont des verres convexes, ou « positifs », qui entrent en scène. Mais attention, il ne suffit pas de corriger la netteté de sa vision. Il faut aussi penser à d’autres paramètres, comme la protection contre la lumière bleue, qui n’est pas seulement un gadget marketing. Vous passez des heures devant un écran ? Vous souffrez peut-être d’une fatigue oculaire numérique. Dans ce cas, un traitement contre la lumière bleue peut être votre sauveur. Il protège non seulement vos yeux des méfaits de la lumière artificielle mais il réduit aussi ce fameux reflet bleuâtre, qui peut transformer une conversation Zoom en séance de spiritisme.

Lentilles de contact : des solutions invisibles sans compromis ?

lentilles lunettes astigmates

Passons maintenant aux lentilles. Vous aimez l’idée de ne pas avoir de monture sur le nez ? Les lentilles pourraient être votre solution idéale, mais ne vous y trompez pas, elles viennent avec leur propre lot de décisions. Déjà, il faut choisir entre les lentilles rigides et les lentilles souples. Ça, c’est un peu le débat « Mac ou PC » du monde de la correction visuelle. Les lentilles rigides (ou lentilles perméables aux gaz, pour les intimes) offrent une correction plus précise et permettent une meilleure oxygénation de l’œil. Cependant, elles demandent un petit temps d’adaptation. Vos yeux pourraient avoir besoin de quelques jours (ou semaines) pour s’y habituer.

En revanche, les lentilles souples, elles, sont plus confortables dès la première utilisation. Elles épousent la forme de votre œil de manière quasi immédiate. Mais attention : confort ne rime pas toujours avec performance à long terme. Elles laissent passer moins d’oxygène que leurs cousines rigides, et peuvent entraîner une sécheresse oculaire chez certains utilisateurs. Si vous passez beaucoup de temps dans des environnements climatisés ou devant des écrans, vous pourriez ressentir ce phénomène plus rapidement. Un collyre hydratant, plus connu aussi sous le nom de gouttes pour les yeux, peut être un bon compagnon de route dans ce cas. Et puis il y a le dilemme des lentilles à port quotidien ou mensuel. Vous aimez la simplicité ? Les lentilles journalières sont faites pour vous. Vous préférez la durabilité ? Optez pour des lentilles mensuelles, à condition d’être rigoureux avec l’entretien.

Astigmatisme et presbytie : le double combo des verres progressifs et des lentilles toriques

lentilles toriques

Si la myopie et l’hypermétropie semblent simples à corriger, les choses se compliquent un peu quand on parle d’astigmatisme ou de presbytie. Prenons d’abord l’astigmatisme. C’est un trouble assez courant, qui découle souvent d’une déformation de la cornée. Un peu comme si votre œil avait pris la forme d’un ballon de rugby au lieu d’une sphère parfaite. Les verres cylindriques ou toriques sont conçus pour corriger cette aberration, en rééquilibrant la répartition de la lumière sur la rétine. Si vous optez pour des lentilles, sachez qu’il existe également des lentilles astigmates aussi appelées toriques, spécialement fabriquées pour corriger l’astigmatisme. Elles sont légèrement plus épaisses dans certaines zones pour compenser la courbure irrégulière de l’œil. Cependant, elles peuvent parfois tourner sur l’œil, ce qui peut entraîner une vision temporairement floue. Mais ne vous inquiétez pas, avec un bon ajustement par votre opticien, ce problème est souvent minime.

Et puis il y a la presbytie, ce moment redouté où, après 40 ans, vous commencez à écarter vos bras un peu trop loin pour lire un livre ou regarder votre téléphone. La presbytie, c’est la perte de flexibilité du cristallin, cette petite lentille naturelle à l’intérieur de l’œil, qui devient de plus en plus rigide avec l’âge. La solution classique ? Les verres progressifs. Ils permettent de corriger plusieurs zones de vision (de près, intermédiaire, de loin) en un seul verre, avec une transition fluide. C’est pratique, mais ça demande une période d’adaptation. Vous pourriez avoir l’impression de marcher sur des montagnes russes les premiers jours. Mais une fois que votre cerveau s’y habitue, c’est un vrai soulagement.

Et pour ceux qui préfèrent les lentilles de contact ? Il existe des lentilles multifocales, ou progressives, conçues pour corriger à la fois la presbytie et d’autres troubles visuels comme la myopie ou l’astigmatisme. Ces lentilles sont divisées en plusieurs zones de correction, un peu comme des mini-verres progressifs directement sur votre œil. Mais là encore, c’est une question d’adaptation. La première fois que vous les portez, vous pourriez voir flou pendant quelques jours. Ne vous inquiétez pas, vos yeux finiront par s’ajuster.

Les signes que votre vue baisse

Le flou : une vision qui perd en netteté

On commence avec le plus évident : ce flou agaçant qui semble apparaître sans crier gare. Vous avez déjà remarqué ? Les objets proches ou lointains ne sont plus aussi nets qu’avant. L’étiquette d’une bouteille à l’épicerie ? Difficile de lire les petits caractères. La rue que vous traversez tous les jours ? Les plaques de rues sont un peu plus compliquées à déchiffrer qu’il y a quelques mois.

Ce phénomène peut toucher autant la vision de près que la vision de loin. Si c’est la vision de près qui se détériore, on parle souvent de presbytie. Ce terme, qui a l’air aussi intimidant qu’un mot de Scrabble de dix lettres, décrit simplement la perte de flexibilité du cristallin. Le cristallin, c’est cette petite lentille dans l’œil qui s’ajuste en permanence pour vous permettre de faire la mise au point. Mais avec l’âge, il se rigidifie et là, bonjour les bras tendus pour lire.

Si c’est la vision de loin qui baisse, c’est peut-être la myopie qui fait son entrée. Ce trouble de la vision, souvent héréditaire, fait que l’image des objets lointains se forme en avant de la rétine, au lieu de se former directement dessus. Résultat ? Le monde devient un peu plus flou à distance. Alors, quand le paysage commence à ressembler à une peinture impressionniste, il est peut-être temps de consulter un ophtalmologue.

Les maux de tête récurrents

Qui aurait cru qu’ils pouvaient être le symptôme d’une baisse de vue ? Pourtant, c’est un des signes les plus fréquents, mais aussi l’un des plus souvent ignorés. En réalité, lorsque votre vision baisse, vos yeux redoublent d’efforts pour tenter de compenser. Ils se fatiguent, se crispent, et, par conséquent, votre cerveau aussi. Résultat : ces vilaines céphalées qui semblent surgir à la fin de la journée, ou après avoir passé trop de temps devant votre écran.

Ces maux de tête peuvent être particulièrement fréquents si vous souffrez d’astigmatisme. Ce trouble, qui affecte la courbure de la cornée ou du cristallin, entraîne une vision déformée à toutes les distances. C’est un peu comme si vous regardiez le monde à travers une vitre légèrement courbée. Et devinez quoi ? Votre cerveau essaie constamment de remettre cette image au clair, ce qui peut engendrer des tensions oculaires et donc, des migraines.

Avez-vous remarqué ces douleurs après une longue journée à fixer votre ordinateur, ou même après avoir lu un livre ? Si oui, c’est peut-être un indicateur que vos yeux demandent un peu de répit… ou une correction optique.

La fatigue oculaire : vos yeux ne sont-ils pas en surcharge ?

La fatigue oculaire est un autre signal d’alarme. Cela peut se manifester par une sensation de lourdeur des paupières, une vision trouble, voire des douleurs autour des yeux. Ce phénomène est souvent accentué par l’utilisation excessive des écrans. Entre le smartphone, l’ordinateur, la télévision et la tablette, nos yeux sont sollicités de manière quasi constante. Et cela, sans que nous nous en rendions compte.

Mais cette fatigue peut aussi révéler une correction visuelle inadéquate ou un besoin de lunettes. Par exemple, si vous êtes hypermétrope, vos yeux doivent sans cesse travailler plus dur pour focaliser correctement. L’hypermétropie signifie que votre œil est trop court, ce qui fait que l’image des objets proches se forme derrière la rétine, au lieu de dessus. C’est là que vos yeux se fatiguent, cherchant sans relâche à ajuster cette image.

Vous passez beaucoup de temps à cligner des yeux, espérant, en vain, que la sensation de fatigue disparaisse ? Vos paupières sont-elles lourdes même après une bonne nuit de sommeil ? Il est peut-être temps de penser à consulter.

Des halos et des reflets lumineux : et si la lumière vous jouait des tours ?

Voilà un signe un peu plus subtil, mais tout aussi révélateur. Avez-vous déjà remarqué que les lumières semblent se multiplier ou créer des halos, surtout la nuit? Peut-être que les phares des voitures ressemblent plus à des étoiles filantes qu’à de simples faisceaux lumineux. Si tel est le cas, cela pourrait être le signe d’une dégradation de votre vision.

Ce phénomène est souvent lié à un début de cataracte, surtout chez les personnes plus âgées. La cataracte, qui est l’opacification du cristallin, rend la lumière difficile à traiter pour l’œil. Résultat ? Vous voyez des halos, des reflets et des lumières diffuses, comme si vous étiez constamment ébloui. Dans ce cas, une intervention chirurgicale pourrait s’avérer nécessaire pour restaurer une vision claire.

Mais ces halos peuvent aussi être le symptôme d’une mauvaise correction visuelle ou de sécheresse oculaire. Si vos lentilles de contact ou vos lunettes ne sont plus adaptées, ou si vos yeux manquent d’humidité, la lumière peut sembler déformée et provoquer ces reflets gênants.

Un besoin accru de lumière : avez-vous remarqué que vous allumez toutes les lampes ?

Parlons-en justement de la lumière. Vous avez peut-être remarqué qu’il vous faut de plus en plus de luminosité pour lire, travailler ou même simplement distinguer certains objets ? Ce n’est pas anodin. En vieillissant, notre cristallin devient moins transparent, ce qui rend plus difficile le passage de la lumière à l’intérieur de l’œil. Résultat : vous avez besoin d’une source lumineuse plus intense pour compenser ce manque de clarté naturelle.

Ce phénomène, appelé la diminution de la vision mésopique, peut être le signe d’une baisse générale de la qualité de votre vision. Si vous vous retrouvez à allumer toutes les lampes de la pièce ou à augmenter constamment la luminosité de votre écran, c’est un indice qu’il est temps de vérifier si vos yeux ne sont pas en cause.

Et si, en plus de cela, vous souffrez de photophobie, c’est-à-dire une sensibilité accrue à la lumière, il peut s’agir d’un autre signe que vos yeux ne parviennent plus à gérer les contrastes lumineux correctement. Une visite chez un ophtalmologue pourrait vous en dire plus.