L’industrie de la mode est l’un des secteurs les plus polluants au monde, et par conséquent l’un de ceux qui peut se redéfinir en profondeur pour faire changer les choses. Au dernier G7, une trentaine d’acteurs de la mode ont présenté leur « Fashion pact », une coalition inédite pour limiter l’impact de l’industrie de l’habillement sur le climat, les océans et la biodiversité. Décryptage.
Le secteur de la mode, l’un des premiers polluants
Saviez-vous que le secteur de la mode est l’un des secteurs les plus polluants ? Peu de gens le savent, et pourtant, c’est bien le cas.
L’industrie de la mode émet chaque année 1,2 milliards de tonnes de gaz à effet de serre, 500 000 tonnes de microfibres de plastique, et des centaines de milliers de litres de pesticides. Elle est en outre responsable de 20 % du rejet des eaux usées et 20 % de la pollution de l’eau. Un bilan énergétique qui donne à réfléchir…
C’est dans ce contexte que l’on parle de plus en plus de « mode durable ou slow fashion ». Certaines marques ont tenté de relever le défi, comme H&M qui a arrêté la production de cachemire ou de cuir, ou Chanel qui a annoncé arrêter la production de fourrure. Mais ce ne sont que des gouttes d’eau : si l’industrie reste la même, sa pollution va augmenter de 60 % d’ici à 2030…
Réduire considérablement l’impact écologique de la mode demande donc de mobiliser les acteurs en masse. C’est l’objectif de François-Henri Pinault, président-directeur général du groupe Kering (qui rassemble plusieurs marques de luxe comme Gucci, Yves-Saint-Laurent ou Balenciaga), missionné par Emmanuel Macron pour rallier 20 % de l’industrie de l’habillement à cette cause. Un objectif déjà dépassé puisque 30 % des acteurs du marché de la mode se sont mobilisés pour limiter l’impact de leur activité sur l’environnement : une preuve que l’on a de plus en plus conscience de l’impact de la mode sur notre planète !
Le « Fashion pact », initiative des marques d’habillement pour réduire leur empreinte écologique
Lors du dernier G7, qui a eu lieu le lundi 26 août à Biarritz, 30 entreprises du secteur de la mode ont dévoilé leur « Fashion Pact », par l’intermédiaire de leur porte-parole François-Henri Pinault. Parmi ces marques, on retrouve bien sûr Kering, mais aussi Chanel, Hermès, Nike, Adidas, mais aussi des marques de fast fashion comme Inditex (Zara et Stradivarius) ou H&M, ainsi que le groupe Carrefour.
Cependant, certains manquent à l’appel, comme le groupe LVMH, leader du luxe à l’échelle mondiale (pourtant engagée dans un programme environnemental avec l’UNESCO depuis 2012), ou encore la marque Canada Goose, régulièrement touchée par des controverses sur le plan environnemental…
Le G7 réunit chaque année les dirigeants des 7 pays considérés comme les plus grandes puissances mondiales en 1975, date de création du groupe de discussion.
L’écologie prend une place de plus en plus importante dans ces discussions, et le « Fashion Pact » arrivait ainsi à point nommé.
Si pour le moment, la coalition rassemble seulement une trentaine d’acteurs du secteur, ils comptent bien rallier d’autres groupes et marques de mode à leur cause.
Mais qu’est ce que ce « Fashion Pact » et que dit-il excatement ? Le 26 août, ce sont les objectifs suivants qui ont été émis :
- Éliminer le plastique à usage unique d’ici 2030 ;
- Soutenir la recherche et l’innovation pour limiter la pollution aux microfibres ;
- Soutenir l’agriculture régénérative et non intensive et adopter des standards en faveur du bien-être animal ;
- Atteindre le « zéro émissions » d’ici à 2050 ;
- Atteindre 100 % d’énergies renouvelables dans leur chaîne d’approvisionnement d’ici à 2030.
L’objectif est d’agir vite. Une réunion aura lieu dans les prochaines semaines pour fixer des moyens pour atteindre ces objectifs ambitieux. Affaire à suivre, donc !
[…] 26 août, lors de l’ouverture du G7, Emmanuel Macron a annoncé le « Fashion Pact », un pacte engageant une centaine de marques de vêtements à réduire leur impact écologique. […]
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