Le thé est une boisson internationale qui est bue dans le monde entier. Certains pays comme l’Inde et la Chine en ont même fait leur principale boisson nationale. Le thé, quel que soit son type (thé noir, vert, blanc, etc.), provient d’une seule et même plante : le Camellia sinensis. Cette plante est cultivée majoritairement dans les régions tropicales et subtropicales et se décline en plus de 325 variétés. Les 2 variétés les plus utilisées pour la fabrication du thé à destination du commerce sont le Camellia sinensis var. sinensis et le Camellia sinensis var. assamica. La Chine et l’Inde sont d’importants pays producteurs de thé, plutôt spécialisés dans les thés haut de gamme. Chaque pays possède un écosystème spécifique, et chaque plantation de thé a des caractéristiques qui lui sont propres. Quelles sont les principales caractéristiques de ces thés ? Quelles sont leurs principales différences ?
Le thé indien
L’industrie du thé tient une place essentielle dans l’économie indienne. Les chiffres de la FAO démontrent que ce secteur emploie plus de 3,5 millions de personnes, faisant de ce pays le second producteur et consommateur de thé au monde, il en est aussi le 4e exportateur.
Les origines du thé indien haut de gamme
L’Inde produit ses meilleurs thés dans les régions de l’Himalaya. Au total, la production se décline dans 10 régions distinctes, mais 3 d’entre elles représentent l’essentiel de la production nationale.
Il s’agit de l’état d’Assam, où est produit le thé Assam, une variété de thé noir qui est cultivée généralement au niveau de la mer dans la vallée de la rivière de Brahmaputra. Ce thé réputé se caractérise par sa texture liquoreuse, sa couleur brillante et sa saveur maltée.
Le thé Nilgiri quant à lui est cultivé dans le sud des montagnes des Ghats Occidentales en Inde du Sud. Il s’agit également d’un thé sombre qui se distingue surtout par son arôme et sa saveur prononcés. Cette caractéristique lui vaut d’ailleurs une réputation assez mitigée, d’autant plus que, par le passé, les thés qui provenaient de la région étaient plutôt de piètre qualité. Aujourd’hui, cette zone produit du thé d’excellente composition, et notamment un mélange de thé de Nilgiri et de thé Darjeeling que les amateurs de thé affectionnent particulièrement. Vous pouvez découvrir ces thés indiens et beaucoup de thés différents sur Compagnie Coloniale, qui existe par ailleurs depuis près de 170 ans dans cet univers.
La troisième région productrice de thé en Inde est le Bengale Occidental dans laquelle est cultivé le fameux thé Darjeeling, qui représente plus de 25% de la production du pays. Ce célèbre thé d’exception provient par ailleurs d’un théier chinois qui est cultivé dans la région de Darjeeling depuis 1841 !
Le thé qui pousse dans cette région profite d’un environnement qui lui confère une saveur unique de muscat. Les Darjeeling se déclinent en thés noir, vert et blanc, et même Oolong, une appellation d’origine strictement contrôlée.
Petite histoire du thé indien
L’arbre à thé Assam était consommé par les Indiens locaux bien avant l’arrivée du théier chinois en Inde, dans un but thérapeutique. Le théier chinois a ensuite été cultivé à l’échelle nationale après que la Compagnie Britannique des Indes Orientales l’ait importé sur le continent en 1820.
La production commerciale de thé débute en 1840 dans la région de Chabua sous l’impulsion de la Compagnie et s’étend rapidement à d’autres régions une dizaine d’années plus tard.
Le thé Darjeeling est ainsi issu du théier chinois tandis que le reste de la production indienne est obtenue à partir de la variété de thé Assam qui, elle, est d’origine indienne.
Le thé chinois
La Chine est le premier producteur de thé au monde et détenait 43,2% du total de la production en 2018, selon les chiffres de la FAO. Il est également le second exportateur et le plus grand consommateur mondial de thé.
Il existe une grande variété de thés en Chine, dont le thé vert qui est certainement le plus populaire.
L’histoire du thé chinois
L’origine du thé est associée à l’empereur légendaire Shennong, connu pour avoir promulgué de nombreux décrets, parmi lesquels celui de faire bouillir l’eau avant de la boire ! De cette pratique découlerait le mode de consommation du thé tel que nous le connaissons.
Les premières mentions relatives à la consommation de thé en Chine remontent à 1046 avant J.C., ère durant laquelle il était question d’une simple infusion de feuilles entières dans de l’eau bouillante. Durant la dynastie Han, le thé est considéré comme un breuvage médicinal réservé aux nobles. Les feuilles étaient cultivées dans les régions montagneuses du Sichuan et du Yunnan puis envoyées directement à la capitale.
La popularisation du thé aura lieu pendant la dynastie Tang entre 618 et 907, il revêt alors une dimension sociale et conviviale. La boisson est désormais accessible à toutes les classes sociales, il est bu entre amis et en famille. Depuis, elle fait partie intégrante des 7 piliers de la culture chinoise.
Les différents types de thé chinois
Il existe une large gamme de thés chinois dans le commerce dont le thé vert, le plus ancien, qui se décline en de nombreuses variétés parmi lesquelles le Longjing. Celui-ci est produit dans les provinces du Jiangxi, de l’Anhui et du Zhejiang.
On retrouve également les thés Oolong ou Wulong dont les plus célèbres (Baozhong et Dong Ding) sont issus des régions de Wenshan et de Nantou à Taïwan. Des thés blancs sont aussi produits, dont celui de la province du Fujian célèbre pour sa saveur subtile et délicate, mais aussi le Bai Hao Yin Zhen et le Bai Mu Dan. Parmi les thés noirs emblématiques, citons le Dianhong et le Yixing.
Enfin, la Chine produit aussi des thés jaunes, dont le Junshan Yin Zhen de la province du Hunan qui est particulièrement célèbre en Chine.
Quelles sont les différences entre le thé indien et le thé chinois ?
L’environnement naturel et les procédés de fabrication du thé diffèrent d’un pays à l’autre. De fait, bien que les feuilles de thé soient issues du même arbre, on peut observer des différences. C’est notamment le cas pour les thés verts et les thés blancs de ces deux nationalités.
Les thés blancs
Les thés blancs chinois se caractérisent par leur douceur et leur saveur très légère. Selon la région dans laquelle le thé est produit, il peut avoir une texture plutôt fluide (thé blanc du Fujian) ou veloutée (thés blancs Bai Hao Yin Zhen et Bai Mu Dan).
Le thé blanc indien est quant à lui plus aromatisé et parfumé. Les meilleurs, comme la pivoine blanche, proviennent de la région Darjeeling : ils sont réputés pour leur arôme d’agrumes, de lavande, de géranium, de fruits et de feuilles fraîches. Le thé blanc Nilgiri possède lui un profil aromatique très fruité.
Les thés verts
Les thés verts en provenance de Chine sont réputés pour leur corps léger et leur douceur ainsi que pour leurs propriétés détox. Pour libérer tout l’arôme et les glycosides qu’elles contiennent, les feuilles de thé vert chinois sont passées à la poêle pendant 2 ou 3 minutes.
Le thé vert indien est lui passé dans une casserole de métal. Contrairement au thé vert chinois ou japonais, la saveur de la variété indienne est plus intense. Certains producteurs de thé indien préfèrent donner une saveur plus douce à leur breuvage en passant les feuilles de thé à la vapeur pour obtenir un goût similaire au thé vert chinois.
En définitive, qu’il s’agisse de thé chinois ou de thé indien, les qualités se valent dès lors que l’on sélectionne un thé haut de gamme. La principale différence réside dans l’intensité du goût et des arômes : le thé chinois est en général plus doux que le thé indien qui possède des saveurs plus prononcées.